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14 octobre 2008

La guerre des fées (A simple wish)

Sans guère d'effets

Sur ma lancée de Nanny McPhee et des Frères Grimm, voici que vient à propos une petite douceur sans prétention. Juste histoire de dire qu’on n’abandonne pas le sujet sans une petite pointe de regret. C’est que les films pour enfants ont ce pouvoir de vous replonger dans le sentiment désuet d’un monde magique où tout vient à point et où la guimauve est encore permise. De grosses parts de guimauve, et de glace à la banane, avec de la Chantilly comme s’il en pleuvait, et de la sauce au chocolat par-dessus. Ca colle aux dents et on en met partout, mais tout le monde s’en fiche. La Chasse aux Fées est de ce monde là.

Affiche USA (moviegoods.com)

Il était une fois, une école qui enseignait toutes les astuces et tous les tours qu’une fée doit connaître. Et les professeurs, à la fin de la formation, délivraient un brevet de compétence, un diplôme de fée. Contrairement aux idées reçues, en ce temps-là, les écoles de fées n’acceptaient pas que les jeunes filles, et celle-là, avec pignon sur rue dans un joli quartier de New-York, ne faisait pas exception. Et comme dans toutes les écoles du monde, les jeunes diplômés étaient non seulement sans expérience mais également plus ou moins doués. Cette année-là, le dernier de la promotion, quoi que d’une bonne volonté à toute épreuve, se nommait Murray (Martin Short), de fait un garçon d’une maladresse qu’on aurait pu dire proverbiale ne fut son caractère de novice.

Il se trouva aussi que ce fut l’époque où Claudia (Kathleen Turner), l’une des Fées tenant le haut du pavé décida de changer de bord et d’explorer le côté sombre de la force, de compléter sa maîtrise de la magie blanche par l’exploration de la magie noire. Et elle avait besoin pour ce faire de sa collection entière de 100 baguettes magiques. Or la centième baguette était aux mains d’une petite fille, Anabel Greening (Mara Wilson) qui n’en connaissait pas l’usage, et dont le père, Oliver (Robert Pastorelli), gagnant sa pitance comme cocher pour touristes, était également chanteur de comédie musicale sous-employé. Broadway n’étant qu’à quelques pas, il tentait justement sa chance lors d’auditions pour un spectacle imminent, restant dernier en lisse avec un unique concurrent.

La brave enfant, rencontrant le magicien débutant, et disposant de la baguette adéquate, ne pouvait dès lors résister longtemps à la tentation de favoriser le destin sur la sélection de père dans le spectacle espéré. Malheureusement, la maladresse du jeune homme, ainsi que les menées retorse de la Fée apostat, ne furent pas sans conséquences sur la suite de l’histoire. De gaucheries en chausse-trappes, le projet généreux s’approchait autant qu’il s’éloignait à chaque tentative manquée, frôlant parfois la catastrophe.

Mais ne révélons pas la suite de l’histoire …

Néanmoins, et sans trahir un secret d’état, il est sans doute permis de dire que tout cela finira bien à la fin. Un peu de jugeote, que diable. Quiconque se serait douté qu’un tel scenario, s’adressant à un public d’enfants, ne pouvait se risquer à une fin ésotérique. Non, tout l’intérêt du film, pour ceux qui sont clients du genre, tient dans la façon dont évolue l’histoire, toutes ces petites surprises parsemées de ci de là qui viennent vous tirer parfois un sourire, parfois une larmichette, parfois un attendrissement. Et sur ce terrain, le duo de la petite fille et du magicien maladroit se laisse aller à moultes facéties. Bien sûr, certaines sont dignes de la cour de récréation. Mais après tout, les enfants à qui s’adresse le conte n’ont pas encore engrangé notre vaste expérience d’adulte et ont bien le droit de voir des gags rebattus pour la première fois. Certains cependant testent volontiers notre sens de l’humour : Anabel, souhaitant un gros lapin (a big rabbit), se retrouve, après une formule magique mal employée, avec un rabbin de 15 mètres de haut (a big rabbi). Certes, ce n’est pas du Molière, mais après tout, j’avoue mon amusement. Sans honte et sans vergogne. Nul besoin d’en dire davantage, le décor est planté et sans doute suffisamment limpide.

Côté interprétation, pas d’Oscar à la clé, mais pas de mauvaise surprise non plus. La petite Mara Wilson se prend visiblement au jeu et fleure bon le naturel. Ce n’est pas le cas de Martin Short, mais dont les pitreries ont pourtant ce petit goût sucré et désuet de Marx Brothers. Kathleen Turner tente une incursion sur le même terrain, il est vrai avec moins de bonheur. C’est cependant tellement agréable de la revoir avec son physique d’A la Poursuite du Diamant Vert, avant le cataclysme esthétique de Virgin Suicide où l’on devait attendre le générique de fin pour vérifier quel rôle elle interprétait tant elle était méconnaissable. Grandeur et misère du temps … à moins qu’il n’y ait quelqu’explication plus chimique à la transformation.

Côté effets spéciaux, un petit lot, juste pour le fun, juste histoire de dire. Oh, rien de très acrobatique, pas de poursuite en voiture volante, pas d’expédition spatiale. Un genre de Mary Poppins un peu plus élaboré et mis au goût du jour. Et c’est bien suffisant pour être rafraîchissant. Michael Ritchie, le réalisateur, s’est contenté de peu, et nous de même. Sans grand message non plus, sans morale profonde, juste un petit conte pour s’endormir le cœur léger et faire de beaux rêves.

Et c’est déjà bien, non ?

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