Dernière cartouche
J’étais déjà de mauvais poil, encore que plein d’espoir, en me présentant à l’entrée du cinoche. Pas à cause de ce pauvre Superman. Non. Parce qu’au sortir de « Pur Week-End », il ne me restait plus qu’une seule chance de me vider la tête et de la remplacer par un plein bol de dépaysement aventureux avant de replonger dans la dure réalité électorale de ce dimanche de second tour présidentiel. Une seule idée : finir avant la nuit avec suffisamment de rêves dans la tête pour tenir la durée. Pas gagné d’avance, mais c’était ma dernière cartouche.
Les choses semblaient de prime abord plutôt bien tourner : installé parmi les premiers dans la salle, j’étais aux premières loges pour assister au déboulement de la horde de gamins de tous âges en quête de la place de leurs rêves. « Par là. Non, par là. Vite, j’te dis. T’occupe, passe par-dessus le fauteuil. J’en vois une. Non, plus près. T’es chiant, c’est bien, ici. Merde, elle est prise. » … Une espèce de vague agitée venant du fond de la salle et recouvrant progressivement les gradins. Heureusement, je regardais tout ça, peinard, bien callé dans mon fauteuil. Marrant, si ce n’est le chahut de cris et de papiers de pop corn. Jusqu’à une mère de famille retardataire trouvant place juste à côté de moi, son gigotant mouflet sur les genoux faute de meilleure solution. La vraie vie, quoi, mais vue comme du dehors du bocal. Un peu comme de regarder un reportage sur une sauvage peuplade exotique sur l’écran de Planète. L’aventure, bien à l’abri.
Dans ce capharnaüm, les pubs étaient passées sans même que personne ne s’en rende vraiment compte. Les bandes annonces avaient été squeezées, sans doute pour éviter l’émeute. La lumière commençait à faiblir, puis plus rapidement jusqu’à l’extinction des feux. Et l’obscur objet du désir de toute cette foule pouvait commencer.
Après un générique autour de la révision des épisodes précédents, les éléments de l’histoire se mettent en place. Spiderman/Peter Parker (Tobey Maguire) mène une bagarre dantesque et aérienne contre New Goblin/Harry Osborn (James Franco), dont Spiderman a défait le père -Goblin (Willem Dafoe) - lors des épisodes précédents. New Goblin prend un coup sur la tête et se réveille à l’hôpital en ne se souvenant que de l’amitié entre Harry et Peter, sans mémoire ni de leurs doubles ni de leur combat. De son côté, Mary Jane Watson (Kirsten Dunst), dont le cœur a longtemps balancé entre Harry et Peter avant de se décider pour le second, est déstabilisée par le mauvais accueil de la critique à sa prestation dans la comédie musicale où elle tente de débuter sa carrière. Au point d’en être illico débarquée et de devoir retourner à son job antérieur de serveuse-chanteuse, il est vrai dans un bar un peu plus sophistiqué qu’autrefois.
Il faut dire que Peter n’est pas d’une grande aide tant, s’il est à l’aise dans les cascades aériennes masquées, il est balourd dans le soutien psychologique. C’est d’ailleurs alors qu’elle essaie de se faire réconforter en lui confiant sa détresse que Peter abrège la conversation en entendant, sur son scanner branché en continu sur la fréquence de la police, la survenue d’un accident qui mérite son intervention. Prestement sur les lieux, Spiderman y sauve Gwen (Bryce Dallas Howard), la fille du Capitaine Stacy (James Cromwell), le chef de la police, sous l’objectif d’Eddie Brock (Topher Grace), photographe de presse free lance et accessoirement petit ami de Gwen.
Une première conséquence de l’affaire est d’abord que Brock va tenter de vendre ses photos au journal dirigé par J. Jonah Jameson (J. K. Simmons) qui s’est fait une spécialité de dénigrer Spiderman, se faisant bouler in extremis par l’arrivée de Peter, dans le « civil » photographe attitré de Spiderman. Jameson met néanmoins les deux photographes en compétition en leur commandant la première photo qui permettra de valider la piètre opinion qu’il a de Spiderman.
Une seconde conséquence est par ailleurs la naissance d’une jalousie chez Marie qui voit, sur un baiser de remerciement de Gwen à un Spiderman pas très opposant, une couleuvre supplémentaire impossible à avaler. Tout cela ne serait pourtant rien si, un peu plus tôt, et alors qu’il comptait fleurette dans un parc, Peter n’avait pas été contaminé par un être étrange et filamenteux sorti d’une météorite tombée à proximité mal à propos. Les effets de cette contamination ne se feront sentir qu’après tous les évènements décrits plus haut, révélant une face sombre chez Spiderman dont tentera de profiter Brock avant d’en être affecté lui aussi et de devenir l’odieux Venom.
Et pour compléter le tableau, un dernier personnage n’occupe la scène en arrière-plan jusqu’à y intervenir plus directement une fois les autres éléments en place. Détenu en cavale, Flint Marko fuit la traque policière et se retrouve par accident soumis aux effets de déstructuration moléculaire d’une expérience de physique le transformant en terrible Homme Sable, capable de projeter sa substance dans le moindre ou le plus grand amas de grains de silice et de lui donner puissance aussi bien sous forme pseudo-humaine que sous forme de sirocco tourbillonnant.
Une fois tout ce décor planté, tous les personnages et les caractères définis, ne reste plus que le vaste affrontement dans une conflagration générale, où New York n’est plus que le champ de bataille des forces ainsi libérées, où le bien et le mal se disputent un même territoire dans une débauche de voltige et de super-pouvoirs.
Tortueux ? Allons donc !
De quoi s’agit-il au juste ? Un homme tiraillé entre sa femme et son travail. Se sentant délaissée, voire trahie devant certains succès professionnels de son compagnon, et ne parvenant pas au même succès, elle est tentée par la rupture. Lui, dans son parcours professionnel marche sur pas mal de pieds et s’attire quelques solides rancunes, parfois même de gens très puissants qui n’hésitent pas sur les moyens, au point de le faire parfois pencher vers la facilité des coups bas et des abus de pouvoir.
Et si, pour rire, on francisait un peu l’histoire ? Si Peter s’appelait … mettons Nicolas. Mary Jane, on l’appellerait … mettons Cécilia. Et puis on changerait Harry en … mettons Ségolène, pour changer ; après tout, ça ne change pas grand-chose si c’est une femme. Curieux résultat, non ?
Mais je doute que Sam Raimi ait eu cette tentation de francisation à l’esprit en réalisant « Spiderman 3 ». Je pousse peut-être le bouchon un peu loin.
Quoi qu’il en soit, et même si on peut jouer un peu avec le sujet, force est d’avouer que le tableau est complexe au-delà des attentes. Peut-être même un peu trop pour parvenir à rester crédible ou simplement compréhensible par un esprit ordinairement constitué. A moins que le sujet ne soit pas vraiment là, qu’il ne soit que le prétexte à mettre en scène quelques acrobaties bien senties. Et c’est vrai que les acrobaties ne manquent pas. Des plans vertigineux à plaisir, des explosions et des bagarres en 3D, des voltiges dignes des jeux vidéo nippons, … Au point parfois d’en oublier que les scènes au cinéma ont vocation à s’enchaîner pour construire une histoire et pas simplement à se juxtaposer pour multiplier les sensations isolées. Si on voulait être méchant, on pourrait presque évoquer le style des films pornographiques où la multiplication des séquences « d’action » n’est sous-tendue que par une trame finalement minimale. Mais qui voudrait être aussi méchant devant ce spectacle destiné à la fine fleur de notre jeunesse ? … Il faudrait avoir l’esprit bien mal tourné. Ou bien être de fort mauvais poil. Malheureusement, il se trouve que je suis de mauvais poil. Pas de chance !
En tout cas, cette trame minimale, il n’est pas bien difficile de la retrouver : la lutte du bien et du mal, la tentation du mal, la fascination pour la puissance du mal, le prix à payer pour y succomber. Intéressant, certes, mais au bout de combien d’exemplaires de la même histoire doit-on se dire que ça y est, on a compris l’idée. Faust avait abordé la chose, Dark Vador en avait plus récemment poursuivi le récit. Spiderman nous en apprend-il plus sur la question ?
Si encore un acteur d’exception portait le rôle et le transportait sur les cimes arides d’une philosophie par delà le Bien et le Mal. Peut-être se laisserait-on alors embarquer. Mais peut-on réellement se sentir subjugué par ce regard de chien battu de sage adolescent ? Même Batman avait des replis de l’âme susceptibles de forcer la voie vers un certain questionnement. Même Judge Dred pouvait avoir des regards poussant à l’interrogation. Mais que Tobey Maguire ait les épaules ne serait-ce que suffisantes à l’ébauche de quelque chose de comparable demeure une question, dont la vaine recherche d’une esquisse de réponse est la porte d’entrée d’un monde de perplexité insondable. (Qu’en termes élégants ces choses là sont dites ! Pour être plus clair, et en bon français : « Qu’est-ce qu’on peut bien trouver à ce Tobey Maguire ? »). Les autres acteurs peuvent globalement tirer leur épingle du jeu, mais ils ont une telle tentation de se mettre au diapason qu’ils ne parviennent en rien à contrer l’impression de puérilité naïve.
Et au bout du compte, après avoir subi « Pur Week-end », après avoir tenté une dernière cartouche sur l’autel d’un oubli arachnoïde, ce ne fut plus que pauvre et nu, détroussé de mes derniers espoirs, que j’en arrivai au seuil de la nuit à regarder l’obscurité lourdement et triomphalement tomber.
J’étais déjà de mauvais poil, encore que plein d’espoir, en me présentant à l’entrée du cinoche. Pas à cause de ce pauvre Superman. Non. Parce qu’au sortir de « Pur Week-End », il ne me restait plus qu’une seule chance de me vider la tête et de la remplacer par un plein bol de dépaysement aventureux avant de replonger dans la dure réalité électorale de ce dimanche de second tour présidentiel. Une seule idée : finir avant la nuit avec suffisamment de rêves dans la tête pour tenir la durée. Pas gagné d’avance, mais c’était ma dernière cartouche.
Les choses semblaient de prime abord plutôt bien tourner : installé parmi les premiers dans la salle, j’étais aux premières loges pour assister au déboulement de la horde de gamins de tous âges en quête de la place de leurs rêves. « Par là. Non, par là. Vite, j’te dis. T’occupe, passe par-dessus le fauteuil. J’en vois une. Non, plus près. T’es chiant, c’est bien, ici. Merde, elle est prise. » … Une espèce de vague agitée venant du fond de la salle et recouvrant progressivement les gradins. Heureusement, je regardais tout ça, peinard, bien callé dans mon fauteuil. Marrant, si ce n’est le chahut de cris et de papiers de pop corn. Jusqu’à une mère de famille retardataire trouvant place juste à côté de moi, son gigotant mouflet sur les genoux faute de meilleure solution. La vraie vie, quoi, mais vue comme du dehors du bocal. Un peu comme de regarder un reportage sur une sauvage peuplade exotique sur l’écran de Planète. L’aventure, bien à l’abri.
Dans ce capharnaüm, les pubs étaient passées sans même que personne ne s’en rende vraiment compte. Les bandes annonces avaient été squeezées, sans doute pour éviter l’émeute. La lumière commençait à faiblir, puis plus rapidement jusqu’à l’extinction des feux. Et l’obscur objet du désir de toute cette foule pouvait commencer.
Après un générique autour de la révision des épisodes précédents, les éléments de l’histoire se mettent en place. Spiderman/Peter Parker (Tobey Maguire) mène une bagarre dantesque et aérienne contre New Goblin/Harry Osborn (James Franco), dont Spiderman a défait le père -Goblin (Willem Dafoe) - lors des épisodes précédents. New Goblin prend un coup sur la tête et se réveille à l’hôpital en ne se souvenant que de l’amitié entre Harry et Peter, sans mémoire ni de leurs doubles ni de leur combat. De son côté, Mary Jane Watson (Kirsten Dunst), dont le cœur a longtemps balancé entre Harry et Peter avant de se décider pour le second, est déstabilisée par le mauvais accueil de la critique à sa prestation dans la comédie musicale où elle tente de débuter sa carrière. Au point d’en être illico débarquée et de devoir retourner à son job antérieur de serveuse-chanteuse, il est vrai dans un bar un peu plus sophistiqué qu’autrefois.
Il faut dire que Peter n’est pas d’une grande aide tant, s’il est à l’aise dans les cascades aériennes masquées, il est balourd dans le soutien psychologique. C’est d’ailleurs alors qu’elle essaie de se faire réconforter en lui confiant sa détresse que Peter abrège la conversation en entendant, sur son scanner branché en continu sur la fréquence de la police, la survenue d’un accident qui mérite son intervention. Prestement sur les lieux, Spiderman y sauve Gwen (Bryce Dallas Howard), la fille du Capitaine Stacy (James Cromwell), le chef de la police, sous l’objectif d’Eddie Brock (Topher Grace), photographe de presse free lance et accessoirement petit ami de Gwen.
Une première conséquence de l’affaire est d’abord que Brock va tenter de vendre ses photos au journal dirigé par J. Jonah Jameson (J. K. Simmons) qui s’est fait une spécialité de dénigrer Spiderman, se faisant bouler in extremis par l’arrivée de Peter, dans le « civil » photographe attitré de Spiderman. Jameson met néanmoins les deux photographes en compétition en leur commandant la première photo qui permettra de valider la piètre opinion qu’il a de Spiderman.
Une seconde conséquence est par ailleurs la naissance d’une jalousie chez Marie qui voit, sur un baiser de remerciement de Gwen à un Spiderman pas très opposant, une couleuvre supplémentaire impossible à avaler. Tout cela ne serait pourtant rien si, un peu plus tôt, et alors qu’il comptait fleurette dans un parc, Peter n’avait pas été contaminé par un être étrange et filamenteux sorti d’une météorite tombée à proximité mal à propos. Les effets de cette contamination ne se feront sentir qu’après tous les évènements décrits plus haut, révélant une face sombre chez Spiderman dont tentera de profiter Brock avant d’en être affecté lui aussi et de devenir l’odieux Venom.
Et pour compléter le tableau, un dernier personnage n’occupe la scène en arrière-plan jusqu’à y intervenir plus directement une fois les autres éléments en place. Détenu en cavale, Flint Marko fuit la traque policière et se retrouve par accident soumis aux effets de déstructuration moléculaire d’une expérience de physique le transformant en terrible Homme Sable, capable de projeter sa substance dans le moindre ou le plus grand amas de grains de silice et de lui donner puissance aussi bien sous forme pseudo-humaine que sous forme de sirocco tourbillonnant.
Une fois tout ce décor planté, tous les personnages et les caractères définis, ne reste plus que le vaste affrontement dans une conflagration générale, où New York n’est plus que le champ de bataille des forces ainsi libérées, où le bien et le mal se disputent un même territoire dans une débauche de voltige et de super-pouvoirs.
Tortueux ? Allons donc !
De quoi s’agit-il au juste ? Un homme tiraillé entre sa femme et son travail. Se sentant délaissée, voire trahie devant certains succès professionnels de son compagnon, et ne parvenant pas au même succès, elle est tentée par la rupture. Lui, dans son parcours professionnel marche sur pas mal de pieds et s’attire quelques solides rancunes, parfois même de gens très puissants qui n’hésitent pas sur les moyens, au point de le faire parfois pencher vers la facilité des coups bas et des abus de pouvoir.
Et si, pour rire, on francisait un peu l’histoire ? Si Peter s’appelait … mettons Nicolas. Mary Jane, on l’appellerait … mettons Cécilia. Et puis on changerait Harry en … mettons Ségolène, pour changer ; après tout, ça ne change pas grand-chose si c’est une femme. Curieux résultat, non ?
Mais je doute que Sam Raimi ait eu cette tentation de francisation à l’esprit en réalisant « Spiderman 3 ». Je pousse peut-être le bouchon un peu loin.
Quoi qu’il en soit, et même si on peut jouer un peu avec le sujet, force est d’avouer que le tableau est complexe au-delà des attentes. Peut-être même un peu trop pour parvenir à rester crédible ou simplement compréhensible par un esprit ordinairement constitué. A moins que le sujet ne soit pas vraiment là, qu’il ne soit que le prétexte à mettre en scène quelques acrobaties bien senties. Et c’est vrai que les acrobaties ne manquent pas. Des plans vertigineux à plaisir, des explosions et des bagarres en 3D, des voltiges dignes des jeux vidéo nippons, … Au point parfois d’en oublier que les scènes au cinéma ont vocation à s’enchaîner pour construire une histoire et pas simplement à se juxtaposer pour multiplier les sensations isolées. Si on voulait être méchant, on pourrait presque évoquer le style des films pornographiques où la multiplication des séquences « d’action » n’est sous-tendue que par une trame finalement minimale. Mais qui voudrait être aussi méchant devant ce spectacle destiné à la fine fleur de notre jeunesse ? … Il faudrait avoir l’esprit bien mal tourné. Ou bien être de fort mauvais poil. Malheureusement, il se trouve que je suis de mauvais poil. Pas de chance !
En tout cas, cette trame minimale, il n’est pas bien difficile de la retrouver : la lutte du bien et du mal, la tentation du mal, la fascination pour la puissance du mal, le prix à payer pour y succomber. Intéressant, certes, mais au bout de combien d’exemplaires de la même histoire doit-on se dire que ça y est, on a compris l’idée. Faust avait abordé la chose, Dark Vador en avait plus récemment poursuivi le récit. Spiderman nous en apprend-il plus sur la question ?
Si encore un acteur d’exception portait le rôle et le transportait sur les cimes arides d’une philosophie par delà le Bien et le Mal. Peut-être se laisserait-on alors embarquer. Mais peut-on réellement se sentir subjugué par ce regard de chien battu de sage adolescent ? Même Batman avait des replis de l’âme susceptibles de forcer la voie vers un certain questionnement. Même Judge Dred pouvait avoir des regards poussant à l’interrogation. Mais que Tobey Maguire ait les épaules ne serait-ce que suffisantes à l’ébauche de quelque chose de comparable demeure une question, dont la vaine recherche d’une esquisse de réponse est la porte d’entrée d’un monde de perplexité insondable. (Qu’en termes élégants ces choses là sont dites ! Pour être plus clair, et en bon français : « Qu’est-ce qu’on peut bien trouver à ce Tobey Maguire ? »). Les autres acteurs peuvent globalement tirer leur épingle du jeu, mais ils ont une telle tentation de se mettre au diapason qu’ils ne parviennent en rien à contrer l’impression de puérilité naïve.
Et au bout du compte, après avoir subi « Pur Week-end », après avoir tenté une dernière cartouche sur l’autel d’un oubli arachnoïde, ce ne fut plus que pauvre et nu, détroussé de mes derniers espoirs, que j’en arrivai au seuil de la nuit à regarder l’obscurité lourdement et triomphalement tomber.
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