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23 septembre 2008

Flic et rebelle (Renegades)

Le navet est-il bien un tubercule ?

Las des chefs-d’œuvre ? Amateur de complément légumineux pour agrémenter les denses repas cinématographiques ? Ne cherchez plus, nous inaugurons un chapitre « Navets ». En cette saison estivale riche en fruits jaunes ou rouges, une racine fibreuse peut venir à point divertir la digestion et alléger le travail gastrique, voire écrémer la lourde pitance par laquelle les neurones doivent leur survie mais risquent également la surchauffe.

Pour ce faire, point n’est d’ailleurs besoin de mobiliser des trésors d’énergie exploratoire. L’étalage du fruitier est suffisamment riche, même pour un chaland exigeant. Fermez les yeux, faîtes trois tours sur vous-même, tendez le bras, et saisissez le premier tubercule venu qui vous tombe sous la main, il vous comblera d’un bonheur réparatoire. En l’occurrence, la manœuvre me conduisit sans coup férir sur les touches Ciné-Cinéma de ma zappette satellitaire, au hasard d’un moment creux, sur le générique d’un bijou du genre : Flic et Rebelle. Evidemment, ne voulant pas d’histoire avec Madame qui traînait dans le coin, je laissait la fonction VO : apprécier un navet imposait calme et détente qu’une discussion sans fin eut perturbé à n’en point douter.

L’œuvre est le fait de Jack Sholder et date de 1989. Une livraison de jeunesse d’un illustre inconnu qu’une rapide recherche montre plus versé depuis dans la réalisation pour la télévision que pour le grand écran.

L’histoire s’attaque à une intrigue policière dans laquelle Buster McHenry (Kiefer Sutherland), un flic, fils de flic de son état, et devant assumer le poids de la condamnation de son défunt père pour corruption dans laquelle il avait porté le chapeau seul sans dénoncer ses complices restés en activité dans le service dans lequel opère désormais Buster, navigue en sous-marin auprès d’une bande de malfrats sur laquelle il enquête. Or les malfrats en question se lancent dans un casse dont ils modifient au dernier moment le déroulement, laissant Buster sans le soutien qu’il avait prévu pour les faire arrêter, et complètent le mauvais coup par le vol improvisé d’une lance sacrée qu’une famille d’indiens était venue présenter lors d’une exposition à proximité des lieux du délit. Chemin faisant, un des indiens est abattu, et son frère Hank Storm (Lou Diamond Phillips), soutenu à distance par le père de famille, Red Crow (Floyd 'Red Crow' Westerman), se lance à la poursuite des coupables. Hank se saisit rapidement de Buster, blessé, le pensant complice, et le remet d’aplomb avec l’aide de son père détenteur des secrets de la médecine indienne dans le but de le conduire au reste du gang. C’est ainsi dans cette association que les deux acolytes partent en chasse de Marino (Robert Knepper), l’odieux chef de bande.

La suite ne serait pas raisonnable à raconter tant le suspense ne supporterait pas la moindre défloraison au spectateur qui serait malgré tout tenté de suivre mon exemple et de se plonger dans l’aventure.

Tout au plus peut-on souligner la prestation de Kiefer Sutherland, que les inconditionnels ont l’occasion d’apprécier dans 24 heures Chrono, dans un rôle de flic infiltré et bagarreur qui l’avait manifestement préparé au rôle vedette de la sus-nommée série. Pas de surprise de ce côté : les fans seront comblés, les détracteurs de même. A quelques kilos près, le même personnage, les mêmes aventures, les mêmes combats, le même jeu … tout pareil, en somme.

Lou Diamond Phillips, en indien taciturne et habile en techniques de combat diverses, détenteur de quelques secrets que seuls les êtres proches de la nature connaissent, comme l’apprivoisement minute d’un molosse en colère, complète le duo sans défaillance. Bien dans le ton du document, participant sans conviction exagérée mais sans dilettantisme non plus.

Robert Knepper devait faire une odieux Marino. Il fait un odieux Marino. Contrat rempli. Pas de quoi se relever la nuit, mais ça, ce n’était pas dans le contrat.

Quant à la réalisation, que dire … ? On en reste muet … Rien à dire, vraiment. Pas « rien à redire », non, simplement « rien à dire », au sens propre. D’ailleurs, en dire plus pourrait conduire à être désobligeant et ce ne serait pas rendre grâce à la vertu essentielle de ce travail qui remplit très honnêtement son rôle attendu de tubercule fibreux menant le spectateur sans faux pas vers un oubli reposant.

Au fait, question de botanique pour les férus de la chose : le navet est-il bien un tubercule ? Au moins qu’on apprenne quelque chose, aujourd’hui …

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